Il y a de ces hommes politiques qui ne prospèrent qu’en Guinée. Il y a de ces hommes politiques sans aucun projet de société, sans aucune vision pour la nation de demain et qui ne comptent que sur les eaux troubles qu’ils entretiennent pour subsister. Il y a de ces hommes politiques qui ne surf que sur leur communauté pour espérer survivre politiquement. Il y a de ces hommes politiques qui pensent pouvoir manger à toutes les sauces…
Il y a de ces homes qui font de la politique, un jeu de malin, de filous auquel seul les plus « rusés » s’en sortent et cela, à n’importe quel prix. La Guinée regorge de ces hommes là, mais le meilleur d’entre eux est sans nul doute celui qui a été, à un moment donné et par la force des choses, le Premier Ministre, Chef de Gouvernement d’union nationale de Transition.
Les raisons qui permettent de douter des convictions de cet homme d’une autre époque dont la Guinée d’aujourd’hui et de demain n’a nullement besoin, quant à sa capacité à produire un projet constructeur pour le pays sont nombreuses. Cette analyse, en guise de rappel permettra aux uns et aux autres de se rendre compte qu’il n’est plus possible pour ce genre de politiciens de prospérer au risque de compromettre sérieusement l’installation d’une base solide de la réflexion et du débat politique pour la construction du pays
1. Cet homme, sous la couverture de fonctionnaire international au Bureau International du Travail (BIT) à Genève en Suisse, a eu à jouer des rôles bizarres et ambigus durant les périodes de Sékou Touré contre des guinéens vivant à l’étranger pour fuir la dictature du PDG, à travers des rapports de dénonciations ;
2. A l’avènement du multipartisme intégral en Guinée au début des années 90, le leader de l’UPG a eu des problèmes avec ses employés dans son entreprise dont il avait la charge et il a joué sur ce statut pour s’en sortir et en user comme moyen de subsistance une fois rentré en Guinée. Il faut donc survivre à tout prix ;
3. Le même jeu ambigu a animé cet homme durant tout le pouvoir de Conté. Un coup dans l’opposition, et le soir à la soupe. Au gré des vents il dessine son chemin devant ainsi la marionnette des uns et l’instrument des autres. C’est à jeu qu’il devient député ;
4. Tant à l’Assemblée Nationale qu’en dehors, les Alliances se faisaient et l’homme se trouvait toujours son chemin et partait là où ses intérêts le guidaient sans aucune considération pour un idéal ou une conviction quelconque. Un coup avec le pouvoir et le lendemain dans l’opposition ;
5. Les Journées de concertation arrivent en Mars 2006 et voyant la fin de Conté se profiler à l’horizon, l’homme se positionne et s’approche de l’opposition en collaboration avec le mouvement social ;
6. A la fin de Conté et l’arrivée du CNDD, le caméléon joue à fonds sur des bases purement ethnique et régionaliste et se positionne tout naturellement comme servant de trait d’union entre le CNDD de Dadis et l’opposition organisée avec la Société Civile au sein des Forces Vives, en devient ainsi le porte-parole. Ce rôle sera utilisé de la meilleure manière puisqu’il permettra à un moment donné à Dadis de jouer la présidentielle ;
7. Après avoir accepté le Chronogramme des Forces Vives qui prévoyait tenir les Législatives en Octobre 2009 et le Premier tour des Présidentielles le 13 Décembre et le second tour le 27 Décembre de la même année, cet homme, en bon joueur trouve les moyens de mettre en place une Commission Ad Hoc qui, non seulement décalera le scrutin, mais aussi et surtout inversera l’ordre pour permettre à Dadis éventuellement de se porter candidat à la Présidentielle ;
8. Après le 28 Septembre, il se fera plus victime que tout le monde et jouera la carte du sous vêtement en sang pour devenir le Premier Ministre de la Transition. Là il fera tout ce qu’il faut pour faire de Alpha le Président de la République dans un processus aussi vicieux que criminel ;
9. Utilisant les biens de l’Etat et les fonds du contribuable guinéen, il rénove sa maison à un coût qui dépasse l’entendement, il en achète une autre à la Minière à un autre coût exorbitant et il amasse des fonds ;
10. Sous le fallacieux prétexte de superviser les travaux de voiries en Haute Guinée et en Forêt, le leader de l’UPG va en campagne pour prôner la victoire de Alpha Condé. Récemment, il dira que Alpha est arrivé au pouvoir grâce à l’UPG et à Konaté. En effet, avec Nawa Damé au MATAP, Gilbert Ifono à la Décentralisation et au Développement Local et Papa Koli Kourouma au RDR en Forêt, ces trois homme forts de l’UPG ont joué pour Alpha dans la course à la Présidentielle ;
11. Cet homme a bafoué toute sa neutralité devant le vol d’ordinateurs et de PV à la CENI, l’incendie bizarre à l’entrepôt de la CENI au Camp Samory en plein Kaloum, le cas de l’eau « empoisonnée » et la chasse à l’homme qui en est suivi à Siguiri et Kouroussa. Sa seule réaction fût de limoger la Directrice du CHU d’Ignace Deen pour avoir soutenu que l’empoisonnement n’est pas avéré ;
12. Avec la gestion de la Campagne de son Ministre de la Communication de l’époque de la Transition, le leader de l’UPG a facilité toutes les dérives qui ont entraîné le favoritisme dans le camp de l’Arc-En-Ciel au détriment de Cellou Dalein Président ;
13. Apparemment, Le deal était de faire de lui le Premier Ministre de Alpha dès l’arrivé de ce dernier aux affaires. Mais c’est le rusé Lapin qui finit par se faire avoir et qui est victime de plus malin que lui. Il se fait donc avoir par Alpha ;
14. Pour tenter de survivre, comme à son habitude, il tente de jouer la carte de l’opposition. Mais comme le terrain est déjà occupé par ceux-là même qu’il a triché hier, il se lance dans la création d’une alliance qui se dit modérée et constructive. Pour ce faire, il reconnaîtra lors des journées de concertation organisées par le Mouvement Social, qu’il ne peut y avoir de dialogue sans le Collectif ;
15. A sa dernière sortie, bien que son Alliance ait eu à animer une Conférence de Presse dans laquelle elle exprime exactement les mêmes revendications que le Collectif, l’homme dit ne rien avoir en commun avec le Collectif qui, selon lui est violent et non constructif et que eux sont constructifs et modérés dans les actes et les propos.
De ces éléments révélateurs de la personnalité de l’homme, on se rend bien compte que le leader de l’UPG, au crépuscule de sa vie devient tout simplement sénile et gâteux. Il ne se rend même plus compte de son décalage par rapport aux aspirations du peuple au progrès. Avec tout le respect que l’on doit à un homme de son âge, il est temps de dire à ce monsieur que sa date de péremption est arrivée. La consommation de ce produit devient dangereuse pour le citoyen. C’est une question de santé publique.
Il y a de ces hommes qui dénoncent un système le matin et le soir venu, ils vont à la soupe. Cela a marché un temps dans le passé, mais comme disent les jeunes :
« Premier Gaou n’est pas Gaou, c’est deuxième qui est… »
Le paysage politique est désormais clair en Guinée :
1. Il y a un pouvoir et sa mouvance qui tente de gouverner ;
2. Il y a une Opposition qui joue son rôle selon son statut légal^.
Il ne peut y avoir de troisième force occulte fût-elle modérée ou constructive. Il n’est plus question de former une troisième force pour venir infiltrer l’opposition au compte du pouvoir ou prétendre à quoi que ce soit dans la perspective d’une reconnaissance légale.
Monsieur le Président de l’UPG, l’opposition n’est pas plurielle, elle est une et indivisible et on sait où elle se trouve.
Un homme qui a occupé de haute fonction de l’Etat doit avoir un minimum de sens de l’honneur, de l’éthique, de la morale et de la dignité !
Un homme ayant atteint un certain âge doit avoir le sens de la mesure, de la sagesse, de la réflexion et de la hauteur.
La nature est ainsi faite, monsieur le Président de l’UPG, une génération doit obligatoirement remplacer une autre. Vous devez nécessairement vous rendre à l’évidence :
Prendre le retrait pendant qu’il est encore temps !!!!!!
Sur un tout autre sujet, j’aimerais profiter de cette opportunité pour vous exprimer, mes chers lecteurs, mes inquiétudes. Au moment où je mettait sur papier cette analyse, j’ai eu l’information selon laquelle un jeune Caméraman de la RTG aurait été suspendu de ses fonctions pour le seul motif que ce technicien, en mission de la RTG pour couvrir la prière du Ramadan à Fayçal, a pris en gros plan Hadja Halimatou Dalein DIALLO, épouse du Président de l’UFDG. Il est à rappeler que cette suspension rejoint celle de Marie Louise Sanoussy, de Ahmed Ben Barry, de Yamoussa Sidibé, de Ciré Dieng et autres.
C’est le moment et le lieu de rappeler que des sages ont récemment été mis aux affaires pour une réconciliation nationale. Si ces deux personnalités religieuses ne prennent pas la mesure de leur mission et se laissent entraîner sur un terrain glissant en Moyenne Guinée pendant que les autorités continuent à régler des comptes dans l’administration, nous serons loin, très loin de finir d’entretenir la tension dans le pays.
Il ne peut y avoir de réconciliation si le pouvoir ne veut que gagner du temps pour continuer à faire le même jeu. C’est aux deux religieux de savoir que leur crédibilité est sérieusement en jeu.
Mamadou BARRY, Analyste Financier mamadoubiro@yahoo.fr