Apparemment, les anciens compagnons du Président de la Transition, le Général Sékouba Konaté ne filent pas le parfait amour avec les nouvelles autorités guinéennes…
Du moins, pour l’heure. Et les exemples ne manquent malheureusement pas. La semaine dernière, l’ex-ministre d’Etat secrétaire général à la Présidence de la République, Tibou Kamara a écrit une demande d’obtention d’un passeport ordinaire au ministère de la Sécurité. Le vendredi 19 août, il apprend qu’il ne peut être en possession de son carnet de voyage. Et comment ?
Les services guinéens de la sécurité chargés de l’établissement de ce genre de document, après avoir confectionné le passeport de M. Kamara, ont préféré pour sa signature, se référer à l’autorité supérieure.
D’autorité en autorité, le passeport a fini par atterrir sur le bureau du ministre de la Sécurité, le Général Mamadouba Toto Camara. Lequel a carrément décidé de «ne pas prendre la responsabilité de donner un passeport à Tibou Kamara». Sans se justifier. Le Général Toto a-t-il ignoré que l’ancien ministre n’a réclamé qu’un droit, comme tout autre citoyen guinéen?
M. Kamara l’a appelé pour lui faire part de sa mauvaise surprise et lui expliquer que ce n’est qu’un «refus à un citoyen guinéen d’un de ses droits les plus élémentaires que lui reconnaît les lois de la République».
Des anciens ministres ou des ministres en fonction ne se promèneraient-ils pas avec des passeports diplomatiques ? Mais le ministre de la sécurité ne s’en émeut pas. Il s’y est fermement opposé. Le comble, il a voyagé sur le Maroc le soir du vendredi 19 août pour, dit-on, se soigner.
Peut-être qu’à son retour du Maroc, le ministre Toto délivrera à M. Kamara un certificat de déchéance de sa nationalité. Parce que l’ancien ministre d’Etat secrétaire général à la Présidence de la République n’a pas été condamné pour un quelconque fait qui lui ôterait le droit au passeport ordinaire guinéen.
A rappeler que Tibou Kamara a servi la junte du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) qui s’est emparée du pouvoir en Guinée, le 23 décembre 2008, suite au décès du Président Lansana Conté, survenu la veille.
Sous le règne du Capitaine Moussa Dadis Camara, (du 23 décembre 2008 au 3 décembre 2009) Tibou Kamara, a été nommé ministre chargé de la communication à la Présidence de la République. Il avait démissionné de ce poste après le massacre du 28 septembre 2009, au stade du même nom.
Sous la Transition version Général Sékouba Konaté, Tibou Kamara a été conduit au poste de secrétaire général à la Présidence de la République, avec le rang de ministre d’Etat. Durant ces deux phases de la transition, il s’est passé du passeport diplomatique, au profit de celui ordinaire, contrairement à d’autres ministres de la junte et actuels ministres du gouvernement de la Troisième République.
Source: AfricaLog.com