Guinée: le projet d’Alpha Condé et le désenchantement programmé de certains guinéens.

Malgré les signes qui ne trompent pas, certains compatriotes, pour des raisons purement ethniques, continuent de soutenir Alpha Condé qui, en moins de six mois, a déjà enfilé le boubou de dictateur le plus dangereux de la sous-région…

Comme un journal guinéen l’a titré il y a un mois, même le capitaine Dadis est meilleur au « Professeur » Alpha Condé qui déclare ouvertement la guerre à une communauté guinéenne, pratique une purge dans l’administration et dans l’armée et remet en cause le seul véritable acquis démocratique qu’on avait eu en Guinée: la liberté de presse.

En effet, tenir des propos racistes et injurieux contre les Peuhls peut aider à obtenir une promotion d’Etat sous Alpha Condé, au mépris de la Constitution. C’est le cas d’Alhassane Condé et de Facinet Touré par exemple (nommés ministre de l’Administration et Médiateur de la République après des propos racistes contre la communauté peuhle), chose que Dadis n’aurait jamais faite, de l’avis même de ses plus grands détracteurs ici.

Malgré cette politique qui rappelle trop celle qui a conduit notre voisin, la Côte d’Ivoire, à la guerre civile, la communauté malinké dont Alpha Condé se réclame, reste mobilisée pour le soutenir sans condition, insensible aux malheurs et aux séries d’injustices qu’on inflige à des compatriotes qui partageaient bonheur et malheur avec eux en Guinée, quand Alpha Condé respirait l’air frais et mangeait des poulets rôtis en France! Cette faute revient avant tout aux intellectuels et hommes politiques de cette ethnie qui ne pensent qu’à des intérêts égoïstes et personnels. Beaucoup vont déchanter très bientôt !

En effet, d’après une source proche de la présidence, le projet d’Alpha Condé en cours ferait tomber beaucoup des nuages en Guinée. Le leader du RPG n’a pas trahi Lansana Kouyaté et Sékouba Konaté pour rien et il ne fait pas appel aux soldats burkinabés et angolais parce que l’armée actuelle sous contrôle malinké ne pourrait pas assurer sa sécurité. Alpha Condé planifierait en réalité le modèle Congolais, Togolais ou Gabonais en Guinée: se faire succéder par son fils au pouvoir ! Pour cela, il veut avoir à tout prix la majorité au parlement et y placer son fils Mohamed Condé comme président de l’Assemblée Nationale. Ainsi, le tour est joué et le vieil homme Alpha peut tranquillement régner ou quitter le fauteuil présidentiel avant la fin de son mandat pour propulser son fils à Sékoutoureya de façon « légale ». Même en cas de décès inattendu du président, la sécurité de son fils qui a la charge des dossiers sensibles de la coopération guinéenne actuellement qui serait assurée par des burkinabés et/ou angolais accéderait alors au pouvoir avec l’argument constitutionnel, la force militaire étrangère et l’appui de ses amis français comme ce fut le cas au Congo-Zaire, au Togo ou au Gabon.

Alpha Condé qui est conscient que les malinkés le soutiennent en Guinée pour récupérer le pouvoir après lui, se prépare donc en conséquence en éliminant tous les obstacles qui se dresseraient sur son chemin dynastique: neutraliser ceux qui peuvent prétendre à son fauteuil, Lansana Kouyaté (côté politique), Sékouba Konaté (côté militaire). Resté seul maître et décideur absolu à bord, il choisira qui il veut à sa succession. Avec Kouyaté, il avait déjà prévu la modification de la Constitution après les législatives pour que le Président de l’Assemblée termine directement le mandat présidentiel en cours en cas de vacance du pouvoir ou incapacité du président à assumer sa fonction de chef de l’Etat. Comme quoi il n’y a pas que les Peuhls qui pleureront bientôt en Guinée.

Namory Condé