NEW YORK (Reuters) – Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn d’agression sexuelle, a engagé lundi des poursuites au civil à New York en dénonçant une « agression violente et sadique » de l’ancien chef du Fonds monétaire international (FMI)…
Le texte de la plainte reprend le déroulé des événements tels que les a racontés Nafissatou Diallo au procureur Cyrus Vance et à la presse et conclut: « Pensant bénéficier de l’immunité, le défendant Strauss-Kahn a intentionnellement, brutalement et violemment agressé sexuellement Mme Diallo et ce faisant humilié, dégradé, abusé et privé Mme Diallo de sa dignité de femme ».
La plainte a été déposée devant un tribunal du Bronx, le quartier de New York où vit la femme de chambre d’origine guinéenne de 32 ans.
L’avocat de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson, avait annoncé le 28 juillet qu’il allait engager « bientôt » des poursuites au civil alors que la procédure pénale traîne en longueur et que les défenseurs de l’accusatrice de Dominique Strauss-Kahn tentent de convaincre le procureur Cyrus Vance de ne pas abandonner les poursuites pénales.
La prochaine audience est prévue le 23 août.
Indépendante de la procédure pénale, la plainte au civil, vise à obtenir une compensation financière. Elle est aussi moins contraignante pour l’accusation.
Au pénal, aux Etats-Unis, la culpabilité doit en effet être établie au-delà de tout doute raisonnable. Au civil, en revanche, la personne se disant victime d’une agression sexuelle doit simplement apporter plus d’éléments en sa faveur que la défense, ce qui s’appelle prépondérance de preuves.
Les avocats de Nafissatou Diallo comptent pour cela mettre en avant d’autres agressions sexuelles que Dominique Strauss-Kahn est accusé d’avoir commis. Ils ont rencontré dans ce but le mois dernier l’avocat de Tristane Banon, la romancière française qui accuse l’ancien patron du FMI de tentative de viol.
Selon la plainte déposée lundi, l’agression a mis « la vie de Mme Diallo et de sa petite fille sens dessus dessous ». Arguant de blessures physiques, émotionnelles et psychologiques, elle réclame des compensations et une amende, ainsi que le règlement des frais d’avocat, sans toutefois fixer de montant.
Aucune date n’a encore été fixée pour la procédure.
Joseph Ax,