À malin, malin et demi !! Le « Renard » Politique devient l’idiot du Village !!!
La méthode est bien connue du locataire de Sékoutouréyah : Faire diversion en donnant l’impression de faire ou d’aller dans une direction, alors que dès le départ, il avait l’intention de faire ou d’aller ailleurs. Depuis 2010, Alpha Condé nous sert le même plat, continuellement réchauffé, comme pour dire qu’on ne change pas une méthode qui marche.
Convaincu d’avoir réussi à diviser les guinéens sur tous les sujets qui concernent la vie de la nation, Alpha Condé à eu deux voies pour tenter de s’éterniser au pouvoir :
- La Voie du Référendum :
Très tôt, l’objectif du Président de la république était de semer le doute dans la tête du guinéen en présentant deux entités en présence : Les pour et les contre le changement constitutionnel, afin d’en arriver à la justification d’un Référendum pour le changement constitutionnel.
Après avoir mis hors d’état de nuire, Kèlèfa SALL, il a estimé que la route allait être un fleuve tranquille.
Des fonds ont été mis à disposition, l’administration a été mobilisée, les membres du gouvernement ont été amenés à clairement prendre position pour la révision, les uns avec des arguments aussi farfelus que les autres.
Dans cette logique, Koro accélère le processus d’installation d’une nouvelle CENI en charge d’organiser les élections et le référendum en République de Guinée.
Contre toute attente, Alpha Condé se retrouve avec un renouveau auquel il ne s’attendait pas, celui de l’apparition d’une nouvelle génération de citoyens conscients et responsables autour d’une société civile en pleine mutation et qui porte le nom du « Front National pour la Défense de la Constitution », FNDC.
Ce Front prend la dimension de tous les citoyens guinéens dans leur grande majorité pour dire NON et en Guinée et à l’étranger. Ce refus prend formes dans les chancelleries, au point de voir de grandes personnalités politiques du monde dire NON à tout projet de modification constitutionnel et que l’alternance était désormais de mise.
S’enchaînent alors des manifestations de rue de cette société civile tant en guinée qu’en dehors avec une mobilisation sans précédent à chaque sortie. Le pouvoir tente alors de sortir des Pro révision constitutionnelle, mais le choix du peuple est clair.
Dans l’embarras et face à une humiliation certaine, Alpha Condé tente de bousculer les choses à son avantage. Il choisit, pour ce faire, de tenter le forcing en imposant une date d’élections avant la fin de l’année en cours. Dans une naturelle volonté de diviser à nouveau l’opinion, il annonce à ses militants aux Etats-Unis et en Russie de se tenir prêts pour les législatives et le référendum le 28 Décembre 2019.
Dans une totale impossibilité de tenir cette date, la CENI annonce finalement la date des législatives pour le 16 Février 2020, suivi du décret présidentiel convoquant le corps électoral avant même la constitution de celui-ci. L’opinion se rend alors compte que la tentative de consultation directe du peuple à travers un référendum a échoué.
- La Voie Législative :
Conscient du rôle d’un fichier électoral dans le processus de conquête du pouvoir, Alpha Condé, fidèle à sa volonté de tripatouiller le fichier pour se tailler un score à la soviétique à chaque élection en République de Guinée, pousse le Président de la CENI à faire ce que lui a valu le coup KO de la Présidentielle de 2015, c’est-à-dire tripatouiller le fichier avec un enrôlement massif de mineurs pour avoir la majorité des 2/3 des députés à la prochaine Assemblée Nationale.
Le zèle des uns et la bêtise des autres ont entraîné une exagération et une multiplication des mineurs enrôlés surtout dans les fiefs reconnus de la mouvance présidentielle, c’est-à-dire la haute Guinée. Et comme il fallait s’y attendre, la mise en place de tous les obstacles possibles et imaginables à l’enrôlement des citoyens dans les fiefs reconnus de l’opposition en général et de l’UFDG en particulier.
Au lendemain de la fin du processus d’enrôlement des électeurs, une partie des commissaires de la CENI, voyant l’ampleur des « dégâts » au sein du fichier électoral, décident de se désolidariser du processus et de se mettre en retrait avec des exigences/conditions pour leur retour.
Dans cette perspective de bras de fer au sein même de la seule Institution en charges des élections et des référendums en République de Guinée, l’opinion nationale et internationale se demande, en toute objectivité, s’il est encore raisonnable de parler des législatives le 16 Février 2020 !!
- Ce que je crois foncièrement !
Il n’y a pour Alpha Condé que deux voies possibles pour se maintenir au pouvoir :
- Tricher aux élections prochaines pour gagner et ;
- Créer des problèmes pour retarder le processus et donc glisser le calendrier.
Dans le contexte actuel, il est très difficile de tricher facilement. Donc, la seule option qui se présente à Alpha Condé est de retarder le processus à travers un certain nombre d’actes qui se présentent de la manière suivante :
- Acte 1 : Le refus total de respecter les dispositions du Code Electoral en terme
de délais et en terme de logique du chronogramme ;
- Acte 2 : Ignorance de toutes les recommandations issues du rapport d’audit du
fichier ;
- Acte 3 : Prise de décision unilatérale du Président Kébé sans aucune
concertation avec les autres commissaires de la CENI ;
- Acte 4 : Gestion calamiteuse du processus d’enrôlement dépendamment des
zones d’intervention ;
- Acte 5 : Enrôlement à outrance de mineurs en Haute Guinée pour permettre de
recenser un maximum d’électeurs non éligibles sur le fichier
- Acte 6 : Déploiement des Commissaires issus de l’opposition dans les zones
proches de l’opposition, afin de faire ce qu’ils veulent en Haute Guinée ;
- Acte 7 : Déclarations farfelues et arrogantes de Kébé sur la non prorogation du
délai de fin d’enrôlement, les mineurs et des dispositions prises pour corriger les anomalies ;
- Acte 8 : Le refus total des commissaires issus de l’opposition de cautionner ce
processus de révision du fichier électoral, en se désolidarisant ;
- Acte 9 : L’implication intempestive du MATD dans le processus en abusant
des disposition de la loi sur la mise à disposition du matériel lourd de la CENI ;
- Acte 10 : Le doute grandissant sur la réelle capacité de cette CENI à organiser des
élections libres, inclusives, transparentes et acceptées de tous.
Ces actes n’ont qu’un seul objectif, pousser l’opposition dans ses structures d’une part et les militants des partis politiques et les activistes de la société civile d’autre part à un débat interne pour espérer une division dans laquelle Alpha Condé trouvera une brèche.
En effet, aussi surprenant que cela puisse paraître, le Président de la République ne s’intéresse pas à la CENI/Kébé, ni au fichier électoral et encore moins à la prochaine Assemblée Nationale !! Alpha Condé veut pousser le bouchon le plus loin que possible en espérant choquer et mettre l’opposition dos au mur, afin que celle-ci trouve à redire sur la gestion du processus encours et demander naturellement le report de la date du 16 Février. Il est déjà question de voir des opposants dire que cette date du 16 Février n’est pas tenable, notamment parce qu’une bonne partie du processus d’enrôlement n’a pas été concluante.
Si on donne un temps à l’opposition pour faire recenser ses militants comme il se doit en Guinée et en dehors, ce même temps sera encore utilisé par la mouvance pour enrôler davantage les mineurs, pour encore plus corrompre le fichier. C’est une boucle sans fin.
Si les élections ne peuvent se faire le 16 Février 2020, il ne restera plus que le mois de mars pour les tenir, afin de permettre une rentrée parlementaire en Avril pour la session des lois. Si cela n’est pas possible pour diverses raisons, il sera difficile de tenir la présidentielle pour le dernier trimestre 2020.
Allons-nous chasser Alpha Condé quoi qu’il arrive en octobre 2020 ????
C’est la seule question qui mérite d’être posée !!
Mamadou BARRY,
Analyste Financier
Tel : +224 628-28-09-09
Mail : biromobocar@gmail.com