Nous invitons le Président de la république à se rappeler que c’est l’entêtement de Dadis qui avait conduit à la crise politique qui a débouché sur le crime contre l’humanité du 28 septembre 2009.

Lors d’une conférence de presse tenue le 20 mai 2011 à la maison de la presse guinéenne à Conakry le médiateur de la république Mr Facinet Touré a publiquement tenu des propos visant a priver les Peuls…

(qui constituent la majorité de la population du pays) de leur droit politique constitutionnel de prétendre à la magistrature suprême en Guinée. Il venait par ces propos de remettre en cause les fondements de la république

Mr Facinet Toure venait en fait de démarrer la campagne électorale en vue des législatives en nous ramenant la haine et l’idéologie ethnocentrique, thèmes autour desquels le nouveau président guinéen Alpha Condé avait campé ses discours lors de l’élection présidentielle de 2010 et qui ont conduit à des violences ethniques dirigées contre les ressortissants d’une région (Le Fouta Djallon).

Pourquoi changer un cheval qui gagne dira t’on ?

En Guinée pour Alpha Condé et ses allies pour réussir en politique il faut casser du Peul; quitte à marcher sur des cadavres et pourquoi pas les lois de la république !!!

La Constitution stipule:

Article 1 : « La Guinée est une République unitaire, indivisible, laïque, démocratique et sociale qui assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, d’ethnie, de sexe, de religion et d’opinion ».

Article 4 : « La loi punit quiconque, par un acte de discrimination raciale, ethnique ou religieuse ou par un acte de propagande régionaliste, porte une atteinte grave à l’unité nationale, à la sécurité de l’Etat, à l’intégrité du territoire de la République ou au fonctionnement démocratique des institutions ».

La Constitution dit aussi qu’en Guinée : « Tous les êtres humains sont égaux devant la loi. … Nul ne doit être privilégié ou désavantagé en raison de son sexe, de sa naissance, de sa race, de son ethnie, de sa langue, de ses croyances et de ses opinions politiques, philosophiques ou religieuses », Article 8 et que « Tous les citoyens guinéens bien portants et jouissants de leurs droits civiques peuvent être candidat à la présidence de la république et à tout autre poste électif». Article 29.

Depuis cette déclaration du soi-disant médiateur de la république, le Président de la République et son gouvernement, le Procureur et toutes les juridictions guinéennes, tout comme le CNT, gardent un silence complice sans réagir comme la Constitution leur en donne le devoir et l’obligation en vue d’ouvrir une procédure de destitution de Mr Facinet Touré qui viole sans égard les lois de la nation et remet dangereusement les fondements de la république en cause.

Facinet Touré a été choisi par Alpha Condé comme Médiateur de la République malgré son passé peu glorieux de commanditaire de l’assassinat de presque tous les anciens dignitaires et d’officiers malinkés lors du coup d’état avorté de Diarra Traore en 1985.

Lors de sa conférence de presse, il menacera « ses oncles peulhs » de bagarre en Guinée si ces derniers ne se contentent pas du pouvoir économique et laisser aux autres ethnies le pouvoir politique. Il s’agit là en fait d’une atteinte grave à l’unité nationale, à la sécurité et à l’intégrité de la Nation.

L’IBCG constate une évolution dangereuse de la situation sociopolitique en Guinée et voudrait attirer l’attention de la communauté internationale sur ce fait qui peut conduire à la déstabilisation de toute la sous-région Ouest-africaine.

En effet, depuis son investiture, le nouveau Président de la république, Alpha Condé, déclaré élu dans un climat de violence ethnique qu’il a créé et dans des conditions douteuses, n’a pas œuvré pour l’apaisement et la réconciliation nationale.

Tout au contraire, il s’est constamment livré à la provocation, à des abus de pouvoir et violations répétées de la Constitution, à des menaces et règlements de compte contre les proches de son adversaire du second tour, Cellou Dalein Diallo.

Sa première mesure fut par exemple, l’expropriation par décret, au mépris de la Loi, des personnes soupçonnées d’être proches de son adversaire.

C’est ainsi qu’Alpha Condé qui avait fait la campagne du « tout sauf un peulh » et qui avait déclaré sur RFI que : « les Peulhs ont déjà le pouvoir économique, donc ils ne doivent pas avoir le pouvoir politique », dira dans la commune de Dixinn que l’opposition doit être folle pour penser gagner de futures élections en Guinée où c’est désormais lui qui en nomme les organisateurs, les préfets et gouverneurs.

À Kindia, dans un discours tenu en langue soussou, il traitera les Peulhs qu’il a toujours assimilés en bloc aux commerçants de tortues qui ne sortent la tête que lorsqu’on leur met du feu au derrière.

Dans cette logique s’inscrit également la nomination au poste de Ministre de l’Administration territoriale du controversé Alassane Condé qui affirme partout que les Peulhs ne sont pas Guinéens, sa façon de justifier les violences contre les ressortissants du Fouta pendant les élections présidentielles de 2010.

Aujourd’hui Alpha et Alassane Condé cherchent à imposer Lounseny Camara comme président de la commission électorale nationale indépendante (CENI); celui la même qui avait volé des bulletins et organisé des fraudes massives en faveur du candidat Alpha Condé lors des élections de 2010 à la tête de la Ceni.

Il faut rappeler que c’est bien parce qu’on ne voulait pas de ce Lounseny à la tête de la CENI et dont le maintien par Sékouba Konaté qui a ignoré l’appel commun de toutes les institutions de la république avait failli conduire à une crise sociopolitique qu’un étranger, le Malien Siaka Sangaré, fut choisi à la tête de la Commission Electorale Nationale guinéenne.

Aujourd’hui, c’est cet homme condamné par les juridictions guinéenne pour vols et usage de faux qu’Alpha Condé cherche a utiliser à nouveau pour créer la confusion au sein de la CENI et mener à une nouvelle crise politique dans le seul but d’obtenir le boycott des élections législatives par l’opposition, seule possibilité pouvant lui assurer de gagner et contrôler le futur parlement.

Dans sa conférence de presse du 20 mai, c’est son allié et responsable de campagne Facinet Touré, choisi par lui comme Médiateur de la république qui vient jeter de l’huile sur le feu en menaçant l’ethnie peule de « bagarre » si elle ne renonce pas à ses droits politiques garantis à tous les Guinéens par la Constitution.

Tous les discours du président Alpha Condé et ses alliés comme Mr Facinet Touré ou Alassane Condé rappellent les violations des droits de l’homme et les discours de la haine que le pays a connus sous Sékou Touré avec les sinistres camps de la mort.

Comment peut on faire du nouveau avec de l’ancien surtout quant celui ci est pourri ?

Alpha Condé qui a perdu dès le premier tour a fait violer la Constitution pour avoir le temps de faire chasser des Peuls de leurs lieux de vote, de négocier le partage du pouvoir avec les responsables et militaires du CNDD mis en cause dans le crime contre l’humanité du 28 septembre 2009 et tous les anciens corrompus et stratèges du système qu’il disait combattre toute sa vie.

C’est ainsi que l’on trouve aujourd’hui non seulement les pourris du système Conté mais aussi les criminels du CNDD dans son gouvernement. L’homme d’affaires Mamadou Sylla à cause duquel il y eut des soulèvements de 2007 a retrouvé auprès du président Alpha Condé, la place qu’il avait sous Lansana Conté.

Tout ceci montre que l’homme politique et l’opposant historique guinéen Alpha Condé n’a ni conviction, ni programme politique ni idéal pour lequel il se battait. Tout son combat, c’était pour avoir le pouvoir personnel et ce à tout prix.

Ce qu’il a fait entre les deux tours, il le recommence entre la présidentielle et les législatives, parce que la démocratie et la Guinée n’ont jamais été sa préoccupation.

Nous invitons le Président de la république à se rappeler que c’est l’entêtement de Dadis qui avait conduit à la crise politique qui a débouché sur le crime contre l’humanité du 28 septembre 2009.

Il ne faut pas se fier à la passivité apparente du peuple guinéen due au manque de vrais leaders politiques. En effet, les Guinéens ont déjà prouvé par le passé qu’ils sont très patients mais qu’ils ne se laisseront plus faire.

Initiative de Bruxelles pour le Changement démocratique en Guinée (IBCG).