Le président du parti de l’Union des forces républicaines (UFR) a annoncé sur son compte Twitter sa démission de son poste de Haut représentant du chef de l’Etat.
Dans son post, Sidya Touré déclare : « notre pays est confronté à des crises multiples. Cette situation nous interpelle en tant que leader politique pour proposer des solutions qui redonnent espoir à notre peuple. Mon titre de haut représentant ne permet pas de jouer ce rôle. J’ai donc décidé de démissionner de ce poste dès aujourd’hui », pouvait-on lire.
Il faut rappeler que c’est au lendemain des élections présidentielles de 2015, que Sidya Touré qui était arrivé 3ème a été nommé Haut représentant du chef de l’Etat.
Sa démission intervient quelques semaines après celle de Khalifa Gassama Diaby au ministère de l’Unité nationale et de la Citoyenneté.
Les raisons et circonstances de la démission
Nombreux sont parmi les proches et collaborateurs du Président de la République qui lui reproche de vouloir tout faire à la place de tout le monde, surtout quand il s’agit des questions de politique d’orientation sectorielle. C’est pourquoi, M. Sydia Touré, depuis sa prise de jusqu’à sa démission n’a réussi à faire passer ces programmes de réforme au niveau du secteur agricole, énergétique et éducatif en dépit de son poste de haut représentant du chef de l’Etat.
Ce poste était perçu pour l’opinion publique comme l’équivalant du ‘’vice-président’’ contrairement à ce qu’envisageait le Fama National. Pourquoi la décision a-t-elle pris du temps ? A mon avis, trois bonnes raisons expliquent ce retard : la peur de perdre l’électorat en un moment aussi crucial, notamment les élections communales. Malheureusement, le parti fut battu par ses adversaires dans son fief traditionnel à Kindia et dans certains bastions électoraux ; la santé économique du parti, eu égard à son incapacité de financer véritablement les campagnes des deux dernières élections.
Les conséquences politiques de part et d’autre
L’ex haut représentant du chef de l’Etat et ancien allié de l’UFDG souffre d’un problème de choix qui soit en commun accord avec ses idéologies et ses ambitions politiques. En effet, après le spectacle inattendu de l’élection législative à l’issue de laquelle, il sollicitait le poste de président de l’Assemblée Nationale.
Malheureusement, son allié (Cellou Dalein Diallo) était aussi intéressé au même poste jusqu’à la veille du vote avant de désister à la dernière minute. Par ailleurs, sa volonté de servir le pays en acceptant ce décret présidentiel après un coup chao ne fut qu’un cauchemar car, il a non seulement perdu, dans une large mesure sa crédibilité aux jeux de l’opinion publique mais aussi, le départ de certains cadres et militants du parti vers d’autres formations politiques.
Cependant, face aux élections majeures qui pointent à l’horizon et le fameux débat autour du ‘’troisième mandat’’ le départ d’un tel allié représente une épine sous le pied du Président de la République. A cet effet, toutes les cartes sont désormais susceptibles d’être redistribuées sur l’échiquier politique pour une possible alternance démocratique en 2020. Mais la matérialisation de cette hypothèse, dépendra de la position qu’il va occuper dans l’arène politique guinéenne. D’ici là, attendons de voir la surprise de l’opposant historique dans les jours à venir!
Saran Keita pour Leadership/guineebox.com