LE PET TONNANT ET PUANT DE LA GOUVERNANCE A DIXINN CHEZ MAMADOU SYLLA

Malheureusement, il y a très longtemps que la morale a foutu le camp dans ce bled. Ce qui fait que l’oubli y a élis demeure et produit son effet de courte mémoire sur la plupart de ceux qui exposent leur médiocrité en live en pensant gouverner.

« Entre nous, disons-nous la vérité, le RPG est tombé ! ». C’est en ces termes que M. Alpha Condé s’est adressé à ses militants qui, de plus en plus, se dispersent ou s’affrontent partout. Le message est clair, le Fama est déçu de ses militants et vice versa.

Après plus de quarante ans de don de soi pour la conquête du pouvoir et plus huit ans de labeur pour sa conservation et l’exercice hasardeux et calamiteux qui en a résulté, les militants du RPG notamment les anciens (ceux du RPC originel) sont face à la réalité. Comme le disait Ahmadou Kourouma, c’est la désillusion, le désenchantement, le malaise. Sauf que nous sommes plutôt dans « les supputations de fin de règne » que dans « les soleils des indépendances ».

C’est l’heure du ‘’sauve qui peut’’. Les désormais anciens militants du RPG se bousculent aux portes des autres partis politiques et lui se cherche de nouveaux, de nouveaux-anciens et même de nouveaux-anciens-nouveaux ‘’amis’’ et/ou alliés.

Avec l’adhésion sans cesse grandissante des populations guinéennes de tous les bords et de partout à la volonté de changement qui lui plane dessus comme une épée de Damoclès, le Fama est prêt à tout. Pour lui, TOUT EST PERMIS.

Ça passe ou ça casse !

L’opposant historique mué en président hystérique, déjà débordé par la succession de décisions impopulaires du gouvernement DON KASS qui mettent le pays dans un état de crise permanente, tente encore et désespérément de tromper. Une deuxième fois pour les uns et une troisième pour les autres, ceux-là mêmes devant lesquels il avait déjà pris des engagements sans pour autant les honorer. C’est un exercice qui ne semble pas aisé, certes. Il est même incommodant mais à l’heure où on en est, le déshonneur devient un souci mineur pour nos gouvernants.

Mamadou Sylla, président de l’UDG, que le pouvoir notamment le Fama avait traité avec mépris après l’avoir pressé comme un citron, n’a pas abdiqué. Au contraire, il s’est retourné sur le terrain pour travailler avec des nouvelles stratégies, en nouant de nouvelles alliances avec des gens sérieux. Là aussi, le harcèlement du pouvoir, tant sur la personne de M. Sylla, sa famille et son FUTURELEC-Holding que sur son parti l’UDG, ses responsables et militants, n’a pas fait défaut.

Aujourd’hui, le travail ayant payé, l’UDG a obtenu des conseillers pour lesquels Mamadou Sylla, sa famille et les responsables de son parti sont devenus les spectateurs privilégiés de la ‘’Semaine Nationale des Danses et Percussions Politiques’’ dominée par le Clan des Fausses Promesses de Sékoutouréyah et la Troupe des Fanfaronnades de la PrimatureSon domicile de Dixinn est le désormais centre où se déroule ce spectacle de « dance avec le diable ».

Dans son salon, comme sur le podium du centre culturel, se tient le défilé honteux des pontes de la gouvernance déguisée en acteurs. Dans cette démonstration théâtrale de haut niveau, Augusto Boal ne ferait pas mieux que notre DON KASS dans ses accoutrements spécifiques contrastant insolemment avec la misère quotidienne du citoyen guinéen.

« Des mauvaises langues raconteraient dans la banlieue que la garde-robe de l’actuel Premier Ministre guinéen, évaluée en monnaie locale, pourrait bien concurrencer les capitaux réunis de plusieurs SA, SARL, PME et PMI. D’autres vont même jusqu’à estimer que si DON KASS dédiait sa garde-robe à la propreté de la ville, Conakry pourrait dépasser Abidjan avant la fin du deuxième et dernier mandat de son nouveau mentor… »

A Dixinn en tout cas, le PM semble venir jurer à Mamadou Sylla que son mentor, le PRAC, est un homme qui respecte sa parole donnée et ses engagements. Ironie du sort ou par sagesse ce dernier l’aurait fait savoir qu’il le croit sur parole, en tant qu’ami de longue date. Ça ressemble à lorsque, indépendamment de sa volonté, quelqu’un a la malchance ou la maladresse de se fendre d’un pet tonnant et puant devant son beau parent. C’est très gênant pour l’un et plutôt amusant pour l’autre. Cette comédie pathétique d’une gouvernance qui vient se prosterner, mentir, quémander en larmoyant, est la preuve d’un malaise profond et incurable. Il est, on ne peut mieux, claire qu’il ne reste plus à M. Alpha Condé que les deniers publics et la corruption pour gouverner. Il ne peut plus compter ni sur le vote des citoyens (militants) ni sur la capacité à négocier des cadres de son parti et de son gouvernement.

Les nombreuses dispositions de la Constitution qui ont été violées par le chef de l’Etat, son incapacité à mettre en place la totalité des institutions de la République pour finaliser la transition démocratique, la dégringolade spectaculaire et vertigineuse de sa cote de popularité, l’ingratitude de son pouvoir envers le RPG et ses vrais alliés, la désillusion et les frustrations des populations de son désormais ancien fief de la Haute Guinée (la région des oublis du Fama), l’emprise de DON KASS et son GPT qui viennent se fondre dans le RPG en y imposant la couleur rouge pour rester maitres à bord, sont autant des raisonnements qui font que le Fama lui-même n’y croirait plus.

Il n’exclurait donc pas une retraite à la Blaise Compaoré. Pourvu que l’hypothèque rocambolesque du Port Autonome de Conakry ne s’inscrive pas dans une logique de préparatifs d’une éventuelle prise de poudre d’escampette au moment où ces multiples crises en cours finiront par irrémédiablement exploser la gueule de la gouvernance…

Alpha Issagha Diallo