La Lutte contre la corruption d’un second couteau corrompu.

En Démocratie, il faut admettre que gagner des élections donne le droit d’exercer le pouvoir, mais non de le confisquer. Or en Guinée, l’« élu » ou les « élus » ont  toujours et vite  transformé l’élection en confiscation de pouvoir. On peut donc légitimement parler de PRIVATISATION ou de CLANISATION du pouvoir.  La gouvernance de M. Alpha CONDÉ en est l’illustration grandeur nature.

Depuis 2010, les guinéens vivent sous la botte d’un conglomérat mafieux déguisé en « gouvernement d’ouverture » dont le parrain s’est auto proclamé « leader historique ». Et pour consolider leur mainmise sur le pays et ses ressources, le parrain   vient de nommer DON KASS un de ses seconds couteaux, Premier Ministre. Ainsi, la boucle est bouclée. Même en Sicile où elle est puissante, la MAFIA n’avait pas réussi une telle prouesse.  On peut dire sans risque de se tromper, que DON Condé vient de bâtir la dernière passerelle pour son POUVOIR A VIE.  En tout cas, c’est la promesse que son tout nouveau Premier Ministre lui aurait faite.  Faut-il y ajouter que, M. Kassory FOFANA, en dissolvant son sigle (G.P.T.) qu’il prétend être un parti politique dans le R.P.G. (vrai parti politique organisé), espère qu’avec l’appui promis de M. Alpha CONDÉ, il s’emparera de ce parti le moment venu.  Ainsi, on tient quelques éléments d’explication qui nous livrent les raisons pour lesquelles tout d’un coup, l’ensemble du R.P.G. (sympathisants, militants, et notables) sont systématiquement rabaissés au profit de KASSORY.

La prospérité, la démocratie, l’État de droit, l’alternance au pouvoir, ces merveilles promises ont débouché sur les portes de l’enfer qui donnent sur l’hyper pillage, le mensonge, l’anarchie, la gabegie et la terreur.

On ne le dira jamais assez, l’installation durable de l’illégitimité au pouvoir, c’est faire la promotion des voyous, des escrocs et finalement l’implantation de la mafia. Lorsqu’on appartient à la mafia, d’abord, on se sent puissant et chacun sait qu’il existe une volupté du pouvoir. Ensuite, on s’enrichit. Car la mafia aime l’argent. Elle l’aime par-dessus tout. Donc elle s’en procure par tous les moyens. Le pays devient alors l’objet d’un gigantesque racket et de trafics en tous genres. Elle perçoit son impôt privé sur tout, impose ses marchés, ses services et ses fournisseurs. C’est l’argent facile devenu la seule loi que respectent ces mafieux.

LUTTE CONTRE LA CORRUPTION EN GUINEE ET DEPASSER LA COTE d’IVOIRE.

Je crains fort que cette croisade anti-corruption ne soit un coup d’épée dans l’eau. C’est AL CAPONE qui prône la lutte contre la prohibition.

  • Concernant la corruption, d’une manière très succincte, on peut dire que ce sont les personnes qui sont en position de DÉCIDER, qui sont susceptibles d’être CORROMPUS, et qui peuvent CORROMPRE. Exemple :le Ministre des investissements publics et privés, maintenant Premier ministre a des biens immobiliers d’importance auxS.A., en FRANCE, à LONDRES, DAKAR…Or M. FOFANA, à part d’avoir été le protégé de Lansana CONTÉ, et maintenant de M. Alpha CONDÉ, n’a aucune compétence, ni aucun niveau de formation susceptibles de lui procurer les ressources nécessaires à l’acquisition d’un parc immobilier aussi important que le sien.  La vitesse à laquelle sa fortune immobilière a été constituée (à partir de sa nomination au poste de ministre des investissements), intrigue plus d’un Guinéen.  Il pourrait bien y avoir une immense corruption derrière.  Car la fortune du PM croissait au rythme de ses voyages en CHINE. Et ses voyages dans ce grand pays ne sont pas rares.

À mon avis, M. Kassory FOFANA ne peut être crédible dans son nouveau manteau de « lutteur » contre la CORRUPTION que s’il explique de façon tout aussi crédible comment il a accumulé en si peu de temps, une si importante fortune en tout genre.  La désignation précipitée de quelques lampistes à la vindicte populaire n’annonce rien de convainquant à venir quant à l’authenticité de sa « lutte » contre la corruption.

Quand M. Alpha CONDÉ se promène avec des sacs de billets de banque pour acheter des voix aux élections, cela s’appelle CORRUPTION.  Le nouveau PM a-t-il l’intention de demander des comptes à ce sujet à M. Alpha CONDÉ?  Si le PM veut vraiment lutter contre la corruption, il serait judicieux pour lui de commencer par son patron et lui-même.

Révoquer les fonctionnaires convaincus de corruption, ou de détournement n’est pas en soi condamnable. Toutefois, il faut s’assurer qu’il s’agit bien de « lutter » contre la corruption. Or dans le cas présent, le compte n’y est pas. Je ne connais pas les 2 fonctionnaires révoqués. Je ne sais pas s’ils sont corrompus ou pas, s’ils ont détourné ou pas. Mais les conditions précipitées dans lesquelles ils ont été révoqués et leurs noms jetés en pâture sur la place publique, laissent perplexe. Il ne s’agit en aucun cas de défendre ou d’accabler les personnes incriminées.

Des deux choses, l’une :

—Ou M. le P. Ministre avait déjà sa liste avant même d’être nommé. Dans ce cas, à peine installé, il règle ses comptes, peut-être personnels avec quelques fonctionnaires. Alors il ne s’agit plus ni de lutter contre la corruption, ni d’en finir avec les détournements.

—Ou malversations il y a. Alors les preuves auraient dû précéder les révocations. Cela n’a pas été le cas.  À mon avis, la mise hâtive à l’index de « petits » bouc-émissaires par Monsieur Kassory FOFANA pourrait bien cacher d’autres turpitudes infiniment plus importantes et plus graves.

  • Concernant la CROISSANCE et « dépasser la Côte d’Ivoire »: Comme le reconnait justement Ousmane KABA, il y a du chemin à faire. Peut-être par politesse, il n’a pas dit que le PM raconte des inepties parce qu’il est ignorant. Le PM ne sait pas que pour bâtir une économie comme celle de la Côte d’Ivoire, il faut :

1°)– Un État  non pas fictif, mais vrai c’est-à-dire des institutions respectées, une sécurité vraie  assurée aux citoyens, ainsi qu’à leurs biens. Une justice et des forces de l’ordre en qui les Citoyens ont CONFIANCE.  Un personnel d’État qui, au lieu de mettre artificiellement en difficulté les Citoyens pour leur soutirer de l’argent sous n’importe quel prétexte, les assiste, les guide, et s’efforce de résoudre leurs problèmes dans la mesure du possible….

2°)- Une base matérielle minimale qui manque en Guinée: énergie (électrique), infrastructure matérielle de base, par exemple écoles professionnelles préparant aux métiers de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la construction…., voies de communication.

Les Guinéens ont tellement compris la maxime qui dit que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent qu’ils n’ont plus guère envie d’écouter les sornettes de ce Président gogo expert en mensonges et son nouveau Premier Ministre qui n’en sont pas à leur première imposture. Avec ces deux larrons, on se réveillera un matin et ils nous diront la main sur le cœur que la Guinée est devenu un pays émergent et que LE PEUPLE DEMANDE AU PARRAIN DE POURSUIVRE SON « ŒUVRE ».

La résistance à l’oppression est un droit naturel et imprescriptible de l’homme. Sans insurrection, ni destitution, nous n’aurons alors plus qu’à pleurer sur notre servitude volontaire en réalisant que les sangsues de la République représentent bien ce que nous sommes nous-mêmes parce que devenus des godillots.

 

Dr ABDOUL BALDE (France)