Les réactions de quelques acteurs sociopolitiques
Le patron de HAVAS, Vincent Bolloré est en garde à vue en France pour des soupçons de corruption. Le PDG de Bolloré aurait financé les campagnes électorales de certains chefs d’Etats africains dont Alpha Condé. Ce dernier lui aurait donné en contrepartie le port autonome de Conakry. A la suite de cette arrestation, notre rédaction a recueillis les propos de certains acteurs sociopolitiques.
Mohamed Lamine Kaba, président du parti FEDEL
«Le président Alpha vit de la corruption »
« Je pense que ce qui est beaucoup plus regrettable dans ces histoires, ce que les dégâts financiers, les Guinéens ont toujours appris à travers des structures ou journaux internationaux, c’est par exemple l’affaire de PALARDINO ou au Sénégal par le quotidien sénégalais. On se rappelle aussi cette histoire de Mahmoud Thiam, tout ça c’est à l’étranger qu’on l’apprend. On a l’impression que l’étranger est beaucoup plus déterminer à lutter contre les corrompues et corrupteurs Guinéens que notre gouvernement, c’est déplorable. Alors ceci dit ce qui est en train de se passer, je crois que c’était prévisible lorsqu’on sait que le président Alpha comment il a octroyé ce marché à Bolloré. C’est un fait connu de tous, même s’il le nie. On se rappelle que le 3 février 2011, il a effectué un déplacement au port conteneur avec Bolloré. 5 semaines après c’est à dire le 16 Mars de la même année, le contrat de ZETMA a été résilié et donné directement à Bolloré. Tout ça prouve à suffisance que Bolloré et Alpha ont conspiré pour avoir ce marché. Le président Alpha lui-même le reconnait quand il dit qu’il favorise ses amis. Il a du mépris non seulement pour le droit international, mais aussi du mépris pour le code du marché public. Ça veut dire qu’il se moque de nos textes et de nos relations internationales. Cela est très grave lorsqu’on sait que lui-même il a prêté serment en disant qu’il va respecter et faire respecter la constitution en cas de parjure qu’il peut être poursuivi. Je crois que le président Alpha devait être poursuivi à cause de ses malversations que nous sommes en train d’enregistrer sur sa gouvernance auquel il se moque. Le président Alpha vit de la corruption. Le système est maintenu par les corrompus et les corrupteurs. Nous souhaitons que la vérité triomphe sur cette histoire ».
Abdoul Sakho, président du COJELPAID
« La justice guinéenne doit s’intéresser »
« D’abord ce que devant la justice française aucun français n’est au-dessus de la loi et chaque français peut répondre à ses actes.
Ensuite le gouvernement guinéen au-delà des communications médiatiques, il doit avoir une pédagogie, une approche de communication qui permet aux Guinéens de comprendre quelles sont les conditions d’attributions de ces marchés à Bolloré, quels étaient les avantages concurrentiels que Bolloré offrait à la Guinée par rapport à son concurrent qui n’est pas aussi important pour nous. Ce qui est important pour nous, ce sont les procédures d’attributions et des intérêts concurrentiels. C’est la base de cette démonstration que le gouvernement pourrait faire avec toute responsabilité, ça permettra à l’opinion guinéenne de comprendre effectivement ce que nous avons perdu ou que nous avons gagné avec Bolloré.
L’autre aspect ce que la France défend un citoyen français face à un autre donc à ce niveau ça ne nous intéresse pas beaucoup.
Maintenant si la justice française jugeait nécessaire d’interférer la justice guinéenne pour des fins de collaboration, je pense qu’il revient à la justice guinéenne de montrer conformément au contenu des relations entre la Guinée et la France de coopérer. Ce qui est plus important ce que la justice guinéenne aussi doit s’intéresser à savoir que est ce que la Guinée a gagné dedans est ce qu’elle a perdu avec Bolloré. Si la Guinée a perdu, c’est de défendre les intérêts guinéens ».
Mousliou Haidara, membre de l’UFDG
« Alpha Condé a hypothéqué les ressources de la Guinée »
« Je salue la promptitude de la justice française parce qu’on est tenté de dire que c’est la justice française qui est entrain de lutter contre la corruption à la place des gouvernements africains même aux justices. C’est salutaire pour nous, en ce sens que nous sommes dans des républiques bananières où les justices sont aux ordres. Un juge Guinéen ne pourrait jamais se mêler de tel dossier où il y a des soupçons d’arrangement entre le président et Bolloré.
Deuxième sentiment, il faut déplorer le fait qu’il y a une sorte d’omerta un silence total du côté du gouvernement Guinéen. A part quelques déclarations superficielles et même lacunaires du porte-parole du gouvernement. Et j’ai appris que le ministre de la Justice dit que la Guinée va collaborer, mais je doute fort. Parce qu’on a entendu le même ministre dire que la Guinée va collaborer dans le dossier de Mahmoud Thiam, mais on a vu rien du côté du gouvernement guinéen. Donc je déplore cette attitude.
Troisième élément le professionnalisme connu de la justice française. Un juge français ne peut pas se permettre de mettre un magnat de l’acabit de Vincent Bolloré en examen sans qu’il n’ait des indices concordants, des preuves matérielles palpables sous les mains. A mon avis, il doit exister des faisceaux convergents qui aillent vers la culpabilité de ce monsieur et ses complices en Guinée. Maintenant c’est à ce niveau l’opinion guinéenne et africaine seraient intéressé de savoir ; est-ce que réellement ce qui a été dit l’arrivée de Alpha Condé, il a promis le port en contrepartie le financement qu’il aurait reçu ou des services de HAVAS qui est une filiale de Bolloré qu’il aurait bénéficié. Les politiciens africains en général, Alpha Condé en particulier a hypothéqué les ressources, les patrimoines de la Guinée pour certaines personnes, pour certains politiques. Ce qui est condamnable, ce qui est criminel ce qui serait un précédent dangereux. Parce que vous vous souviendrez que la plupart des présidents Guinéens au moins sont resté ici, ils n’ont jamais fait ces genres d’arrangement. Nous souhaitons que toute la vérité jaillisse de cette affaire. Si des Guinéens ont trempés dans cette affaire qui a permis Alpha Condé d’arriver au pouvoir qu’une procédure de haute trahison soit engagée contre lui devant la Haute cour de justice et si elle n’existe pas à défaut devant la Cour constitutionnelle. Ensuite que le contrat de Bolloré soit résilié.
Je garde espoir que l’opinion sera édifié et que la société civile guinéenne et même les politiques vont se saisir de ce dossier pour appuyer la justice française, porter toute connaissance à la disposition de la justice française pour que les coupables soient condamner à la hauteur de leur forfaiture et que s’il y des dommages que la Guinée aurait subi qu’elle soit dédommagée ainsi que le prestataire qui gérait le port ».
Propos recueillis par Sadjo Diallo pour guineebox.com